Accueil » Dans la cuisine de Mathilde Bohly
Tout le monde connaît les princesses : les paillettes, l’amour, les oiseaux qui volent, les fleurs dans les cheveux, la perfection, la magie, les longues robes, la féerie, le prince charmant…
Chez la châtaigne à roulettes, on préfère les princesses battantes, conquérantes, celles qui ont la niaque, de l’ambition, des projets et arrivent à se débrouiller sans baguette magique.
Notre héroïne du jour c’est Mathilde, princesse Bohly, née à proximité de Versailles ; dans tous les contes de fées il y a un château ! Mathilde passe son enfance en Région Parisienne, entourée de son père (ingénieur informaticien), sa mère (architecte costumière spécialisée dans le XVIIIème siècle) et ses deux sœurs (des gentilles sœurs, pas des Javotte et Anastasia comme dans Cendrillon). A la maison on chante, on s’aime, on crie, on vit… La châtaigne l’a bien senti en rencontrant Mathilde, un chef au caractère bien trempé et c’est plaisant à voir !
A 16 ans, les mauvaises fées décident d’envoyer Mathilde en Limousin ! Pour une parisienne, venir passer des vacances dans le coin c’est sympa mais s’y installer c’est différent. Contrairement à ses aprioris, elle s’y plaît, fait des rencontres, s’amusent avec les enfants des artisans et producteurs du coin, découvrent les produits locaux et elle adore ça ! Mathilde c’est une femme de passion : le rugby (et oui !), l’équitation, la cuisine…
“Mes souvenirs de cuisine c’est les jupes de ma mère, les odeurs de la tarte aux pommes, lécher les plats en cachette…Tout ça m’a donné envie d’en faire mon métier”.
Alors elle se lance. Bac technologique, BTS hôtellerie-restauration à Jean Monnet, départ pour la Polynésie française où elle se prend de passion pour le poisson. Puis c’est le plongeon dans le grand bain. Mathilde Bohly enchaîne les expériences professionnelles…et pas des moindres ! Elle est chef de partie dans des macarons Michelins, travaille auprès de chefs étoilés, découvre l’univers de la haute gastronomie.
De ses différentes expériences, Mathilde retient le souci du détail, l’exigence de la précision, l’art de marier les produits avec subtilité. Elle y découvre aussi le côté plus sombre de la restauration ; dans tous les contes, il y a également des méchants.
“J’ai appris ce qu’étaient le stress, les débordements, la terreur. J’ai vécu des traumatismes, du harcèlement, de la misogynie. A force on ne prend plus de plaisir à cuisiner. On se fatigue, on est moins bon, on est moins créatif”.
A 22 ans Mathilde Bohly vit donc une grosse remise en question. Elle est prête à tout arrêter, remettre les pieds dans une cuisine l’effraie. Mais au fond d’elle même, elle a le projet d’ouvrir son propre restaurant. Si elle a multiplié toutes ces expériences c’est justement dans cette optique. Heureusement, de bonnes fées veillent sur elle.
“Je n’ai pas rencontré que des tyrans ! Je pense en particulier à Christophe et Fanfan, les patrons du Bistrot Jourdan à Limoges avec qui j’ai travaillé presque un an et qui m’ont toujours soutenu. Et aussi Emilie, une collègue et amie qui un jour m’a fait confiance et m’a pris comme chef pour l’ouverture de son restaurant. Grâce à elle, j’ai pu créer ma propre carte et surtout la tester et voir la réaction des clients face à mes plats.”
Le 1er janvier 2012, ce doit être le grand jour pour Mathilde : l’ouverture de La Princesse au petit pois. Et patatra, double fracture de la cheville pour notre chef, l’ouverture est repoussée de 6 mois.
Cette période a été dure à vivre. Etre si proche du but et ne pas pouvoir transformer l’essai.
Alors pendant ces 6 mois, elle écrit sur les vitres du futur restaurant pour raconter en détail les péripéties qui lui arrivent. Les passants sont intrigués. Le lien commence à se créer. En parallèle, elle peaufine sa carte et choisit ses producteurs. La devise ici sera “cuisine maison, produits frais et producteurs régionaux ».
Le 13 juin 2012, Mathilde est en train de poser le dernier tableau quand Christian, son premier client pousse la porte pour venir déjeuner. Depuis, c’est un habitué qui vient quasiment toutes les semaines !
Trois années que Mathilde Bohly est devenue la Princesse Au Petit Pois. A ses côtés, il y a aussi Marie-Claude, sa maman et Mathilde numéro deux qui assure le service en salle. Notre trio a investi la charmante place fontaine des barres pour le plaisir des papilles. A midi on déguste une cuisine familiale et gourmande réalisée par Marie-Claude (salade de gésiers de canard confits, hachis de lapin à la purée au chèvre, panna cotta aux fruits de saison…).
Le soir, Mathilde revisite avec subtilité la cuisine traditionnelle (velouté de petit pois et pointes d’asperges vertes, entrecôte limousine servie avec une sauce béarnaise et des frites belges, profiteroles à l’ancienne…).
Venir à la Princesse au Petit Pois c’est également un plaisir visuel. La décoration changent au fil des saisons toujours dans cet esprit XVIIIème siècle cher à notre duo mère-fille.
“Le restaurant a grandi avec moi et je suis contente d’avoir monté un lieu qui me ressemble. Je m’éclate en cuisine et je jongle avec la salle pour garder la proximité avec mes clients. J’ai vécu de belles choses avec Maman mais cet été l’aventure va prendre un nouveau virage car elle arrête. Ce sera une nouvelle organisation, un nouveau challenge et un nouvel univers pour la Princesse Au Petit Pois.”
A 27 ans, Mathilde Bohly peut être fière de son parcours et de ses pouvoirs culinaires.
Le mot de la fin ? Et elle vécue heureuse et…réalisa plein de succulents petits plats !
Affaire à suivre
Les recettes de Mathilde Bohly
Pour suivre notre chef
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